Quand on n’est plus un enfant…

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Ca commence sans prévenir, c’est sournois. Aucun symptôme, aucun signal d’alarme, telle une chiasse explosive en faisant la queue pour le Space Mountain. On pourra tout essayer, la position « i », les prières au grand Dieu toi, en haut du grand huit, c’est bel et bien fini. Et comme la loi de Murphy du destin veut que la plupart d’entre nous deviennent adultes un jour ou l’autre (sauf les garçons de Jackass, il est vrai), toi aussi tu seras scotchée devant ton écran, une larmichette sur les starting blocks, toi-même tu sais.

L’enfance est sûrement l’époque de la vie la plus idéale et idéalisée. Celle des goûters avec du Nesquik devant « Dragon Ball Z », les combats de pogs avec les copains, les bons points qu’on ne recevait jamais, des promenades avec mamie et papi : bref, autant de synonymes pour le bonheur. Celle d’une époque où le plus grand de nos soucis était de savoir quand est-ce que Tom d’ « Olive et Tom » marquera enfin ce foutu but qu’on nous montre en ralenti depuis 5 épisodes. Celle où l’argent n’était qu’une chose abstraite qu’on pouvait copier à l’infini grâce aux chèques (c’est ce que petite Greta pensait vraiment), le travail au pire l’affaire de papa, mais pas la sienne. Ou si, quand on nous demandait ce qu’on veut devenir plus tard, footballeur, danseuse étoile, chanteuse, pompier, médecin…

Et un jour on remarque que papa n’est pas un héros mais un chômeur alcoolique, que maman trime pour nous nourrir et qu’on ne deviendra jamais médecin mais vendeur d’hamburgers. Mais avant cela, il y a une période bien particulière, celle de l’enfulte (vidéo robins des bois). Encore un enfant mais presque un adulte. Période pendant laquelle tout semble possible mais aussi à chier, bref la période dont on a bien vite fait d’avoir honte de soi même. On veut grandir au plus vite, vivement mes 18 ans que je me trouve un appart’ avec Kévin et vendre des bracelets sur la plage à Strasbourg. On délaisse « Donkey Kong » pour des virées shopping, on préfère « How I Met Your Mother » à « Sailor Moon », on n’est plus habillé par sa mère et coiffée avec des couettes et on découvre la chose qui nous était inconnue avant : l’amour. Malheureusement avec ses inconvénients… et l’appart, il faut bien le payer… comment trouver un boulot si on n’a pas encore d’expérience… nos parents prennent de l’âge…

Ca continue avec l’entourage. Pourquoi est-ce qu’ils portent autant de costumes ? Pourquoi est-ce qu’ils accordent autant d’importance aux chiffres ? (C’est bien connu, les adultes adorent les chiffres…) Plus personne pour jouer au foot, il faut bien s’occuper des enfants, jouer aux bois ressemble beaucoup moins à une chasse aux trésors mais plus à un terrain de jogging, plus personne ne rit quand on parle de « stade anal » et la génération actuelle ne connaît Michael Jackson que de ses frasques judiciaires… Le glas a sonné de notre enfance, c’est fini. Il vient avec les premières factures, les premières ruptures, le premier salaire et les premiers ennuis qui ne se règlent pas avec un bisou au front de sa maman. Mais il nous appartient également de ne jamais couper totalement le cordon avec cette belle période qu’est l’enfance : dire aux regards noirs disant « quels gamins » qu’ils aillent se faire foutre et sauter sur la première flaque d’eau !

Nous vivons dans une société où les enfants sont de plus en plus jeunes conditionnés à ressembler à des adultes, alors qu’ils ont tellement tort. C’est vrai, quoi de mieux que de manger des fraises tagada, sauter dans une piscine de ballons et de chanter à tue-tête « Princesse, princesse, tu es bien joliiiiiiiiiiiie»… ?

À propos de Greta

Française (de papiers), Allemande, Québécoise et Suisse de coeur qui a mangé l'ironie et l'humour (périmé) avec la cuillère. Manie la langue et la culture allemande comme les mecs manient l'hélicobite. J'aime les épinards, la littérature française et regarder "Confessions Intimes". J'aime pas la guerre, le racisme et la croûte des gâteaux.

Publié le 24 juin 2012, dans Day By Day, et tagué , , , , . Bookmarquez ce permalien. 7 Commentaires.

  1. Quand j’étais petite j’avais peur de grandir parce que j’avais peur de m’ennuyer, comme Lenaïg. Quand je voyais les gens au collège discuter dans la cours, je ne comprenais absolument pas, je trouvais ça vachement plus drôle de jouer à chat (ça n’a pas duré bien longtemps, mon amour propre a pris quelques coups avec ça).

    Aujourd’hui, je fais toujours des trucs de gamins sans me faire engueuler vu que j’habite dans mon appart genre, regarder les dessins animés, me coucher à l’heure que j’ai envie, faire un petit déjeuner en guise de dîner, inviter qui je veux chez moi, n’importe quand. C’est une chouette période je trouve, même s’il y a les factures à payer, le boulot, tout ça tout ça, pour rien au monde j’aimerais redevenir une enfant.

    Et j’aime me rappeler que la période de l’enfance n’est pas si lointaine que ça en mettant des tee shirts marrants de gamin, des bretelles et en mettant des barrettes de petite fille.

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  2. N’ayant pas profité de mon enfance comme il le fallait , je me suis rattrapé depuis , en allant voir Dorothée en concert par exemple , il y a 2 ans!
    En regadant des dessins animés avec Loni …
    En faisant des soirées « années 90 » avec les copines, chanter à tue-tête les chansons des dessins animées!
    Je suis une enfant dans le fond , une enfant de 30 piges mais une enfant quand même!!!

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  3. « et vendre des bracelets sur la plage à Strasbourg. » haha Kévina !

    Je me souviens que petite, j’avais peur de grandir parce que les grands ne jouent plus genre aux poupées et autres Barbies, j’avais peur de m’ennuyer x) (c’était avant internet tout ça :P) Et en fait c’est sympa de grandir, de travailler (ouais bon juste pour pouvoir s’acheter des trucs cools hein), de conduire (!), de sortir. J’ai un peu de mal avec mes 20 ans parce que j’ai kiffé mes 19 mais j’ai hâte d’avancer, de trouver ma voie, mon prince :P, de devenir réellement indépendante (même si ça me fait un peu flipper aussi…). Bon et je crois que le pire ça va être 25, adieu les réductions « jeunes » un peu partout, c’est con x)

    J’en parlais hier avec ma mère, le seul truc qui me plonge dans la nostalgie c’est de ne plus monter sur les épaules de mon papa 8). Nan grandir c’est cool !

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  4. C’est marrant petite, meme jusqu’a l’adolescence, je ne voulais absolument pas grandir, a tel point que ca faisait meme peur a ma mamie, un jour on en avait parlé longtemps, ca m’avait marqué, elle m’avait dit que ca faisait partie de la vie, qu’on ne pouvait pas aller contre… Un pote m’a meme resorti y’a pas longtemps qu’il se rappelai de la crise que j’avais fait pour mes 20 ans, et maintenant j’aimerai rester une « jeune adulte » toute ma vie.. En fait ca passe trop vite pour moi toutes ces etapes c’est pour ca!
    Mais je dis comme Elinor, on peut continuer a faire des trucs de gosses sans personne pour nous gronder! Moi je continue les dessin animé, les disney, les barbapapa a la fete foraine, rire sans se retenir, cacher des chocolats pour paques…

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  5. J’ai aussi parfois une grosse nostalgie des années insouciantes où mon seul soucis du jour était « bichoko ou tartine de confiture au goûter?? ».
    Mais ouais, on vieillit toutes, j’essaie de voir les bons côtés et je suis restée une grande gamine qui aime les bonbons, dessins animés, … et en profite tant qu’elle peut.

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  6. C’est vrai qu’il y a des moments, où je voudrais pouvoir faire disparaître tous mes soucis, le loyer, mon ex, les examens, bref, j’y pense à cette enfance douce de tout ça…
    Mais en fait, je crois qu’au stade où j’en suis, je voudrais pas refaire tout ce que j’ai fait ! Pas de retour en arrière ! Là, maintenant, je voudrais plutôt faire un énorme bon en avant et être déjà grand mère, à la retraite, et à voir si finalement, je m’en suis sortie !
    Mais c’est vrai que toute ses choses, parfois, ça me manque :’)

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  7. C’est marrant, la chose que j’adore le plus dans ma vie, c’est justement grandir…

    Je me souviens que j’ai passé mon enfance comme une longue attente et une suite de rêves, je trouvais ça limitant et j’attendais toujours je ne sais pas quoi d’autre (au hasard, conduire, faire l’amour, aller où je veux quand je veux, faire des choix seule…).

    Donc je ne voudrais surtout pas redevenir enfant, ce serait mon cauchemar même, et ça fait longtemps que je me dis qu’au moins quand tu es adulte, non seulement tu peux toujours sauter dans des flaques d’eau, te bourrer de bonbons avant le dîner ou grimper dans les arbres, mais SURTOUT y a plus personne pour te gronder quand tu le fais !!
    Et ça c’est cool. Na.

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