Carnet de voyage: Madère

Au niveau de Casablanca, un peu plus à l’ouest dans l’Océan Atlantique (à 660 km des côtes marocaines tout de même, y aller à la nage serait se surestimer légèrement) se trouve l’archipel de Madère (Madeira en portugais) composé d’environ sept îles et appartenant au Portugal.

Après la princesse Sissi, le scientifique allemand Paul Langerhans, Winston Churchill et même – tenez-vous bien – Cristiano Ronaldo, me voilà sur l’un des versants sur lesquels monte la capitale de l’île: Funchal. Plus grande ville de l’ile comptant 126 000 habitants, elle présente une baie époustouflante et sa proximité avec les montagnes fait d’elle sans contestation l’une des plus belles villes du Portugal. Devenue une destination pour les bateaux de croisières depuis plusieurs années, la ville n’a pas encore été envahie par le tourisme de masse et garde ainsi une part de mystère …

Appelée « le jardin flottant », Madère est recouverte d’une dense végétation. Ne serait-ce que dans le petit jardin qui borde la maison, on compte pas moins de dix variétés de fleurs, toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Et tout autour de nous, entre toits et terrasses, se laissent entrevoir des bananiers, des ixias, oiseaux de paradis, hortensias, agapanthes ou encore tulipiers du Gabon… Parmi les 15000 espèces de plantes répertoriées, 234 sont des plantes endémiques macaronésiennes ( qui ne se trouvent qu’à un endroit géographique précis, en l’occurrence ici en Macaronésie – archipels de Madère, des Açores, des îles du Cap-Vert et celles des Canaries) et environ 70% ne poussent que sur l’île de Madère. Bien plus qu’un peu de décoration dans les jardins et le long des routes, les plantes sont cultivées pour aménager les villes ainsi que pour l’exportation. L’île organise même chaque année au début de l’été des fêtes au nom de la fleur qui rencontrent un grand succès à titre national et mondial.

Toute cette verdure s’explique par des conditions climatiques idéales, autant pour les plantes que pour les hommes. Les températures ne grimpent que très rarement au-delà des 27 degrés Celsius et ne chutent pas en dessous des 15 degrés. Que toutes les frileuses se rassurent et celles à qui le teint rouge pivoine en pleine chaleur ne va pas se réjouissent, des lieux de soleil et de bien-être, ça existe !

La découverte de l’île commence par un tour de Funchal pour s’imprégner de l’ambiance générale et également se remplir le ventre. Un tour au marché qui s’accompagne de dégustation de toutes sortes de fruits exotiques  s’impose donc ! Quoi de mieux comme lieu pour tester la température ambiante ? On trouve de tout dans cette grande halle ouverte sur l’extérieur de tous les côtés: fleurs qui font rêver (et je regrette juste de ne pas avoir acheté un sachet de graines d’oiseaux du paradis), des stands de fruits et légumes haut en couleurs, et des personnes très chaleureuses. Tout donne envie, même le marché aux poissons où les retardataires viennent chercher les derniers espadas (n’allez pas voir de photos sur le net, ça couperait toute envie de goûter cette merveille en bouche !).

Ville pavée, Funchal ressemble beaucoup à certaines villes du Portugal, mais se différencie en offrant une vue sur l’océan et sur la montagne. En effet, que toutes les habituées du bain de soleil sur sable fin restent sur leur faim, ici pas de sable car tout bonnement l’île n’en possède pas ! Une seule plage offre un peu de répit à votre pauvre dos si vous n’avez pas pensé au matelas; et encore, le sable vient du Maroc et chaque année se fait la malle au fond de l’océan avec les marées. Ile volcanique, les plages sont donc recouvertes de roches volcaniques et autres pierres ne laissant ainsi pas beaucoup de chance aux filles qui aiment entrer progressivement dans l’eau. Là, c’est quitte ou double: on marche vite jusqu’aux pierres humidifiées par les vagues, on repère tant bien que mal un chemin entre les cailloux pour entrer dans l’eau et on y entre vite pour ne pas se faire pousser par une vague. Petit coup de pouce: l’eau, contrairement à celle le long des côtes portugaises est bien plus chaude et rafraichit juste comme il faut !

Vous l’avez compris, l’île de Madère n’est pas une île qui accueille les touristes qui ont pour seul but de profiter de la plage et y faire des châteaux de sable (à la limite on peut construire des édifices ou des pyramides de galets) mais bien plus de randonneurs et d’amoureux de la nature. Si l’île est bien entourée d’eau elle possède aussi, puisqu’elle est volcanique, une multitude de sentiers de randonnées pour gravir tous les monts et voir Madère d’en haut. Vue panoramique et sensationnelle garantie ! Faîtes un petit tour dans la réserve naturelle de Ponta de São Lourenço, tentez l’ascension du Puico Ruivo – sommet culminant de l’île; 1862m – ou alors laissez-vous marcher le long des levadas qui serpentent tout autour de Madère et découvrez l’île comme personne. On ne le répète jamais assez mais le meilleur outil que peut avoir un voyageur est ses pieds, qui le mèneront bien au-delà de tous les programmes qu’il a pu prévoir pour visiter un lieu. Marchez, piétinez, dévalez, laissez vous aller ! Construites depuis le XVIème siècle, les levadas sont des systèmes d’irrigation qui permettaient d’amener l’eau tout le long des cultures et aux villages trop éloignés ou trop haut. Pour débuter une randonnée le long des levadas (marche facile car à plat), le point de départ peut se faire au village de Ribeiro Frio pour une marche le long de la levada da Serra do Faial (sur 54 km tout de même).

Si toutefois les randonnées ne vous disent trop rien, Madère est aussi connue des adeptes du surf pour ses vagues (jusqu’à 8m de haut) en hiver, notamment à Jardim do Mar – point le plus ensoleillé de l’île et qui en plus est un petit village très accueillant et parfait pour quelques jours de repos – ou encore Paul do Mar et Porto do Cruz, lieu le plus sûr pour débuter le surf classique ou horizontal. La plage est à choisir selon le niveau et les envies recherchées.

Si tout cela ne vous a toujours pas convaincues, les piscines naturelles qui se trouvent tout le long des côtes de l’île s’en chargeront. Aménagées en bord de mer entre les roches d’origine volcanique, ces piscines ont l’avantage d’être remplies avec de l’eau de mer, sans les aléas de l’océan (courants, roches, vagues) et offrent un peu de sécurité aux plus petits ainsi qu’un endroit de détente pour les plus grands. En plus d’offrir une superbe vue sur l’océan, elles sont tout à fait abordables pour toutes sortes de bourses (environ 1 € l’entrée par personne) et disposent de tout ce qu’une piscine municipale possède.

Pour finir, si l’île ne dispose pas d’une cuisine à s’en rouler par terre, les légumes et fruits sont si bons qu’on pourrait en manger crus pendant des jours. Cependant, quelques mets sont à goûter avant de repartir, comme le puncha traditionnel (et carrément dément), un pain qui se présente comme une galette à base maïs qu’on mange sans faim, et sans fin !

À propos de Sunsh

Soignante à plein-temps, brunch-addict, coureuse des montagnes de l'après-midi, fétarde de la nuit et globetrotteuse continuellement.

Publié le 25 août 2011, dans Day By Day, Les voyages de Sunsh, Voyages, et tagué , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 6 Commentaires.

  1. Hey, ce billet est tout simplement super. Je le met directement dans les favoris.

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  2. Depuis Sissi, je rêve d’aller sur cette île !
    Mais en effet, elle n’est pas touristique, je n’irai pas avec n’importe qui. Mais auj, j’ai une petite idée 😉
    Ca semble tellement jolie, et presque peu accueillant, presque encore brut !

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  3. Bonjour,

    j’aime bien votre carnet de voyage, je vous propose aussi de passer sur http://www.visoterra.com/voyage-balade-a-madere/ballade-humide.html pour découvrir des super récits de voyage…

    Bonne lecture a vous et encore merci pour ce partage

    Sebastien

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  4. J’ai même pas encore lu que je signale que MADERE EST MAGNIFIQUE, et puis la nourriture est bonne et le sable volcanique c’est trop fun. Voilà 8D

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    • Trooop bien ! Du sable, où ? J’en ai seulement vu après Paul do mar ou la plage de Funchal. En tout cas, tot noiiiir c’est trop fun pour les serviettes de bain, haha.

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